Comment naviguer à travers nos pensées de plainte ?

Il est fréquent d’être envahi par des pensées de jugement concernant notre environnement ou nous-mêmes. La plainte peut être définie comme l’expression d’un mécontentement, ou même plus profondément, comme une expression vocale de la douleur. Ainsi, nos plaintes sont des moyens d’exprimer une souffrance, un mal-être, ou une difficulté.

Malheureusement, cela n’est pas sans conséquence, car plus une pensée est répétée, plus il est facile de la revisiter régulièrement, car le chemin parcouru par cette idée est gravé dans notre cerveau. Ainsi, se plaindre d’une personne, d’un aspect de notre environnement ou d’une caractéristique physique devient une habitude pour le cerveau. Cette habitude de se plaindre peut-être un puissant générateur d’anxiété. Tout comme une roue de hamster qui ne cesse de tourner, la plainte contribue à accélérer cette roue jusqu’à générer du stress. Lorsque nous exprimons des plaintes, nous libérons du cortisol, l’hormone du stress.

Cependant, il est important de noter que le but ici n’est pas de juger ou de craindre nos plaintes. Elles sont naturelles et répondent à notre besoin de protection et de sécurité. Nous portons des jugements car nous identifions des comportements ou des situations potentiellement dangereux dans notre environnement ou en nous-mêmes. Le problème est que le danger, qu’il soit réel ou non, est ressenti de la même manière : comme une menace. Et nous l’intégrons comme une réalité.

Alors, comment procéder ?

En accueillant pleinement la plainte, en l’observant avec compassion et en interagissant avec elle, nous pouvons créer une relation plus consciente avec nos pensées et ainsi réduire le stress et/ou les émotions qu’elles peuvent générer. Par ce processus, nous pouvons identifier le sentiment, l’émotion, ou la pensée cachée derrière chaque plainte.

À cet effet, je te propose un exercice associant l’écriture et la pleine conscience qui pourrait t’aider à avancer. Choisis un moment de la journée où tu peux être tranquille, dans un lieu sécurisant et confortable. Prends un stylo et du papier, puis réponds à ces questions :

De quoi est-ce que je me plains le plus souvent ? Que ce soient des choses, des situations ou des personnes ? (Par exemple : mon partenaire, les tâches ménagères, les gens dans les transports, mon travail, etc.).
Pour chacune de ces plaintes, qu’est-ce que je ressens exactement ?
Écris de manière intuitive : sensations physiques, émotions, pensées.
Par exemple :

  • Quand je vais au supermarché, je me sens vulnérable, en colère, triste, et je ressens une tension dans ma poitrine.
  • Au travail, je me sens non respecté, ce qui suscite en moi de la colère et de la tristesse.
  • Quand je me plains de mon corps, je ressens de la colère et de la haine.

Sois le plus honnête possible.

Pour chacune de ces plaintes, interroge-toi : qu’est-ce que cette plainte m’apporte dans cette situation ? Par exemple :

  • Si je ne me plains pas de mon corps, je ne prendrais plus l’initiative de changer.
  • Si je ne me plains pas de mon travail, je laisserai mon supérieur hiérarchique me submerger.

Laisse-toi écrire et observe la partie en toi qui cherche à se protéger, à se défendre. Pour chacune de ces plaintes, identifie la peur qui se cache derrière. Lorsque tu auras identifié cette peur, passe à l’étape suivante.

Je t’invite alors à accueillir les émotions et les sensations telles qu’elles sont :

  • Où se trouvent-elles dans mon corps ?
  • Prends une grande inspiration et expiration à l’endroit où elles se manifestent.
  • Observe-les avec curiosité et présence, comme si tu les prenais dans tes bras, de manière aimante, en évitant tout jugement ou tentative de les éloigner.


Note ensuite ce qui émerge après cette étape.

Ensuite, remet en question tes pensées :

  • Comment me sentirais-je si je n’avais plus ces pensées de plaintes ?
  • Serait-il possible de me sentir protégé et en sécurité sans ces plaintes ?
  • Dans cette situation où j’ai généralement tendance à me plaindre, qu’est-ce qui susciterait en moi de la gratitude ?

Au début, il se peut que tu aies du mal à identifier les aspects positifs, mais cela s’améliorera avec la pratique. Comment pourrais-je communiquer mes besoins et me sentir davantage en sécurité ? Comment pourrais-je créer plus d’harmonie avec mon environnement ?

Prends le temps nécessaire, et si les réponses ne viennent pas immédiatement, n’hésite pas à revenir plus tard. Répète cet exercice autant de fois que nécessaire, et observe ce qui émerge de cette pratique.

Les derniers articles